Connaissance des arts - 01/07/2021

Un été avec le CMN : Nicolas Clauss au fort Saint-André

Cet été, embarquez pour un tour de France avec le Centre des monuments nationaux (CMN). En écho au festival d’Avignon, Nicolas Clauss présente une série de portraits en mouvement, aux frontières de la photographie et du film. Une galerie de visages connus ou anonymes, qui invitent les visiteurs à partager leur histoire.
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Les inscriptions gravées sur les murs du monument gardent aujourd’hui encore la mémoire des soldats et des prisonniers qui l’ont occupé. L’artiste Nicolas Clauss (né en 1968) s’est intéressé au caractère « habité » des lieux, pour concevoir cette exposition organisée en partenariat avec le festival d’Avignon et le Grenier à sel (où sont également présentées plusieurs de ses œuvres). Diplômé de psychologie sociale, il a d’abord été peintre, avant de se passionner, à l’aube des années 2000, pour la vidéo, la programmation, les algorithmes.

Perché au sommet du mont Andaon, le fort Saint-André offre depuis ses terrasses une vue imprenable sur Villeneuve-lès-Avignon, Avignon et le palais des Papes. Sa construction est engagée dans les années 1360, sous le règne de Jean II le Bon. Après le rattachement de la Provence à la France en 1481, la forteresse dotée d’un chemin de ronde, d’une porte monumentale encadrée d’épaisses tours, d’un châtelet d’entrée…, va perdre sa fonction défensive, pour être transformée en prison jusqu’à la Révolution.

Il propose ici, disséminés dans le fort, une série de portraits en mouvement, d’une durée de trois à quatre secondes, qui se rejouent de façon aléatoire. Subtilement, presque imperceptiblement, les regards, les expressions de ces personnages célèbres ou anonymes changent, accompagnent le visiteur, l’interrogent, le perturbent, le séduisent. Des images envoûtantes, à la frontière de la photographie et du film, que Nicolas Clauss qualifie de « vidéographies aléatoires ».