Expo un the city- 27/04/2017
Le Centquatre Paris
Jusqu’au 6 août 2017 //
Arrêt sur image
Photos ou vidéos ? Difficile de définir les œuvres de Nicolas Clauss. Le principe semble pourtant simple : un visage immobile devant un arrière-plan qui lui, continue de s’animer, le tout pris par un appareil effectuant de légères rotations autour du sujet. Et ça marche ! Tels des Mona Lisa, les modèles de Nicolas Clauss ne nous lâchent jamais du regard. On voudrait y échapper mais rien n’y fait, notre regard revient toujours se plonger dans celui de ces inconnus dont les vibrations intérieures nous racontent quelque chose, leur histoire, leur secret. Ils nous forcent à écouter et on ne peut s’empêcher de fantasmer leur vie, d’imaginer leur rêve et d’y projeter notre propre imaginaire. Immuables, ces portraits se construisent dans une intemporalité troublante, ils sont bien «sans fin». Sans fin et sans commencement puisque l’image frémit, elle hésite et tremble de manière totalement aléatoire et comme enfermée dans une boucle infinie, un éternel recommencement. La petite histoire de chacun semble s’inscrire dans ces événements du quotidien qui composent l’Histoire, nous amenant ainsi à redécouvrir l’ordinaire, le banal, en somme l’humain. L’artiste innove, il se détache en même temps de l’immobilité de la photographie et de la narration qu’implique la vidéo. Il nous déstabilise, mais finalement nous invite à créer à notre tour, en faisant appel à notre propre imagination et notre sensibilité. Pari réussi donc pour Nicolas Clauss qui suspend le temps et nous émerveille.
Between photography and film, these series of portraits of a new genre explore the distension of video time. These portraits don’t have a beginning neither an end and play themselves over and over again, based on generative writing, with the few seconds of film of which they are made. The random quivering of the image and the permanence of the gazes laid upon us create unrest.
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