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e-novateur 07.06.2003 Nous avions déjà remarqué,
au fil de quelques détours sur le web, les créations de
Nicolas Clauss et de ses acolytes créatifs. Nous vous en avions
parlé
Aujourdhui le-novateur laisse la parole
au créateur de Flying puppet, Nicolas Clauss, éminent représentant
de lart numérique. « Art numérique »,
oui ! Entendez-là « créations à part entière
» et non copié/collé de frasques dartistes en
mal dinspiration ou de reconnaissance ! Cela vaut la peine dêtre
souligné
Le voile se lève sur la toile et sur ses
vertus artistiques par le biais dun jeu de questions-réponses
on ne peut plus édifiant
Progressivement le site sest enrichi de collaborations, principalement avec des musiciens venus de divers horizons (François Baxas, Patricia Dallio, Hervé Zénouda et bien dautres) et surtout le compositeur Jean-Jacques Birgé ( http://www.drame.org) avec qui nous avons co-signé la moitié des tableaux du site. Aujourdhui flying puppet, qui existe depuis
un peu plus de deux ans, compte une cinquantaine de tableaux/modules interactifs
que linternaute peut manipuler à sa guise dans un temps relativement
court. Je tiens au format « court » de ces tableaux souvent
à écran unique qui correspond davantage à ma
sensibilité de peintre. On trouve aussi sur le site des projets
plus longs comme Cinq Ailleurs (réalisé dans le cadre dune
résidence à lECM des Mureaux) ou Somnambules, une
collaboration avec Jean-Jacques Birgé et le danseur/chorégraphe
Didier Silhol que nous venons de mettre en ligne (http://www.somnambules.net). Lappellation Net Art (net-art, net art, net.art
????) a au moins deux acceptations. Du point de vue de nombre de ses acteurs
le net art serait un art sur le net utilisant le réseau comme médium
(voir Jodi, une large partie du collectif Incident.net, les Rhizomers
en majorité voir rhizome.org - et bien dautres). Il y a des publics différents selon les formes que peut prendre ce type de création. Certains travaux sont très ardus et ne touchent quune poignée dirréductibles (une grosse partie des travaux présentés par la plate forme new-yorkaise Rhizome.org), dautres plus « grand public » comme Modern Living (ou Nails) du hollandais Han Hoogerbrugge ou encore pianographique.com de Jean-Luc Lamarque vont être fréquentés par plusieurs milliers de visiteurs chaque jour. Il est difficile de parler des réactions du public en général, tant les personnes qui le composent divergent dans ce quils recherchent et ce quils trouvent.
En ce qui concerne flying puppet, les visiteurs, relativement nombreux, menvoient souvent des messages de remerciements et dappréciations, mais comme partout ailleurs, les gens écrivent rarement pour vous dire quils trouvent votre travail mauvais. Puisquon parle du public, il est important de rappeler quil se composent dinternautes du monde entier (dont 10 à 15% de français pour f. p.), ce qui est très étrange à appréhender car si vous êtes « massivement » visité dun certain point de vue, le public que vous touchez dans un pays donné, et notamment en France, reste très réduit. Enfin je suppose que faire un spectacle devant 500 personnes est autrement plus excitant que davoir 10000 inconnus qui le même jour cliquent sur un lien hypertexte et se retrouvent sur le site (oui ça arrive, cest jubilatoire et frustrant à la fois). Dans le premier cas vous pouvez sentir les réactions voire lémotion de vraies personnes, sur le net, à part des mails dencouragement (qui en un sens sont très précieux), le public reste une donnée statistique que vos mouchards vous fournissent.
Là encore on en vient à la problématique
soulevée par le label « net art ». Je ne pense pas
utiliser internet comme médium mais plutôt comme média
ou support de diffusion. Si jai choisit les arts numériques
cest sans doute parce que javais limpression dêtre
dans un cul-de-sac avec la peinture. Cette nouvelle forme me permet de
créer des choses que je nai jamais vu ailleurs, cest
une sorte de virginité (même si les références
aux travaux antérieurs demeurent), une liberté extrêmement
stimulante. Que peuvent apporter des initiatives telles que les vôtres à lart dit « conventionnel » ? Ce nest pas à moi de le dire. Je ne me pose pas la question, je fais. Comment réagissez-vous face au pullulement de « créations » sur Internet ? Je suis assez curieux pour suivre un peu ce qui se passe sur le net et je ne trouve pas quil y ait autant de créations que votre question le suppose. Jaimerais au contraire en voir plus.
Jai souvent limpression de voir beaucoup
trop de travaux froid, cérébraux et en somme ennuyeux. Je
ne partage pas lintérêt de certains pour le réseau
en tant que sujet dinvestigation, de réflexion ou de création
sauf lorsque cest très bien fait.
Oui, celles de lécran. Tout ce que
je crée je limagine sur grand écran dans une salle
obscure. Face aux autres médias en place, pensez-vous que les initiatives telles que les vôtres ont lécho médiatique quils méritent ou existe-t-il une ségrégation du « monde réel » face à la toile ? Bien sûr lorsque vous vous présentez
comme artiste du net (ou je ne sais quoi) vous nintéressez
pas grand monde mais peut-être, et je le souhaite, que cette tendance
va changer grâce aux développements et aux améliorations
du réseau. Je profite de la question pour saluer des médias
comme Télérama.fr ou Libération (pages « numériques
» du vendredi), des exceptions dans les grands médias français
qui continuent à relayer les arts numériques. Quant à flying puppet, je nai pas à me plaindre de lexposition médiatique pour le moment.
Un vrai haut-débit gratuit pour tout le monde. Une inversion de la fréquentation sur les sites pornos et les sites darts numériques. La fin des pubs par mail. Merci ! Propos recueillis par Caroline Lhonneux.
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